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Les Arts Martiaux Français : Une Enquête dans l’Ombre

Bois d’Oingt, 3h du matin, mai 2025. La pluie martèle les pavés comme un métronome fêlé. Une ruelle, une enseigne clignote dans la brume : « Esprit Martial du Joyeux Gentilhomme ». À l’intérieur, une lampe à pétrole jette des ombres sur des piles d’archives, des cannes alignées, un parquet où les fantômes s’entraînent. Le Joyeux Gentilhomme, pardessus trempé, feutre bas sur les yeux, referme un dossier jauni. On peut lire les mots « Arts martiaux français » sur la couverture. Il murmure :
« Il y a des vérités qu’on enterre. Moi, je creuse. »

Prologue : L’Histoire sous le vernis

Ils ont tout repeint. Les duels, les bottes, les lames. Rangés dans des vitrines, étiquetés « sport » ou « folklore ».

Ils ont voulu faire propre, civilisé. Mais la France, vieille louve aux cicatrices, cache un secret dans ses ruelles sombres : un héritage martial, affûté comme une épée, efficace comme un coup de savate.

Je suis le Joyeux Gentilhomme, et avec l’Amicale des Arts Martiaux Français, je traque ce qui fut bâillonné. Au Bois d’Oingt, mon sanctuaire, on ne se contente pas de pratiquer. On ressuscite. On dépoussière les traités, on fait chanter les cannes, on réveille les corps. Cet héritage n’est pas mort. Il attend, tapi dans l’ombre, qu’on lui rende justice.

Chapitre 1 : La Savate , Le murmure des bottes ferrées

Sous un réverbère vacillant, un homme s’effondre, une main sur son tibia brisé. Il n’a rien vu venir. Juste un pas feutré, un éclair de talon, et la nuit l’a englouti.

La savate, c’était ça. Pas de gants molletonnés, pas de rounds chronométrés. Un art de marin, de voyou diront certain. Nous faisons de notre côté remonter la piste chez les crocheteurs qui devaient se défendre avec leurs pieds et les tribunaux militaires pour qui le « passage à la savate » était une punition pour les lâches. Michel Pisseux, dans les années 1820, en a tracé les contours, codifiant des coups de botte qui fendaient les os. Charles Lecour, plus tard, y a greffé la boxe anglaise, non pas que la savate ne connaissais pas les poings, mais le jeu anglais, plus court, pouvait enrichir la pratique. La vraie savate n’aime pas les projecteurs, ça na lui à d’ailleurs pas réussie. Elle vit dans le silence entre deux pas, dans le craquement d’un tibia sous une botte ferrée.

Aujourd’hui, on l’habille de lycra, on la fait danser pour des médailles. Pas au Bois d’Oingt. Là, on pratique la savate des rues : crue, précise, impitoyable.

Chapitre 2 : La Canne , L’élégance qui frappe

Un gentilhomme descend d’un fiacre, canne au poing. Les voyous ricanent, flairant une proie facile. Erreur fatale. En un éclair, la canne siffle, brise un poignet, fend une arcade. L’homme s’éloigne, impeccable, la nuit pour témoin.

La canne n’était pas un accessoire. C’était une arme, codifiée dès 1843 par Louis Leboucher. Feintes, frappes, parades, un ballet mortel pour les ruelles mal famées. Chaque bourgeois savait en jouer, chaque maître d’armes l’enseignait dans l’ombre.

Aujourd’hui, on la fait tournoyer pour le spectacle dans des techniques de combat qui n’en porte que le nom.

Pas nous. À l’Amicale des Arts Martiaux Français, la canne est un serment : discret, basé sur les traités des maitres et prêt à frapper. Rejoignez-nous au Bois d’Oingt, et sentez le bois vibrer sous vos doigts.

 

Chapitre 3 : Le Bâton, Protecteur des grands chemins

Sur les routes poussiéreuses du XVIIIe siècle, un voyageur marche, bâton en main. Pas pour s’appuyer. Pour survivre. Bandits, loups, gendarmes véreux. Le bâton les tenait tous à distance.

Deux mains, un manche long, une danse de moulinets. Le bâton français, arme du peuple,  était enseigné par les Maîtres-batonnistes organisés. Les traités militaires en gardent la trace, fragments d’une science oubliée.

Il n’est pas mort. À l’Amicale, on le fait tournoyer, on le fait claquer. Au Bois d’Oingt, on enseigne ses secrets, ceux des hommes qui n’avaient qu’un bout de bois et leur courage pour se défendre.

Chapitre 4 : L’Escrime Française; l'âme de la lame

Un duel à l’aube, sous les chênes. Pas de cris, pas de foule. Juste deux hommes, deux lames, et le silence avant la touche. La pointe s’avance, feinte, puis frappe; un éclair d’acier. La contre-pointe riposte, parée d’un froissement de fer.

L’escrime française, celle de Saint-Didier, Dancie, Besnard, n’était pas un sport. C’était un langage de mort, gravé dans les écoles royales, affûté dans le sang. La pointe, c’était l’attaque directe, précise comme un verdict. La contre-pointe, c’était la réponse, une parade qui devenait offensive, un dialogue d’acier où le moindre faux pas était fatal.

Les Français dominaient les champs de bataille grâce à cette science. Ils maniaient l’épée avec une précision chirurgicale, formés dans des salles d’armes où l’on apprenait à lire l’adversaire avant de le toucher . Leur supériorité ? Une discipline froide, une lecture de l’ennemi, et une économie de mouvement que les écoles italiennes ou espagnoles enviaient.

Aujourd’hui, l’escrime est un ballet de câbles et de médailles. Mais à l’Amicale, on cherche l’intention. Le sang-froid. La science d’une lame qui n’a pas besoin de public. Venez au Bois d’Oingt, et apprenez à manier la pointe, à répondre par la contre-pointe, comme les fines lames du passé.

Chapitre 5 : La Lutte Française; Le corps comme piège

Dans une arrière-cour parisienne, l’obscurité dévore les réverbères. Deux silhouettes s’empoignent, muettes, sans un cri. Un coup de botte jaillit, fauche un tibia, et dans l’instant, une prise projette l’adversaire au sol. La lutte ancienne ne fait pas de quartier. Elle guette l’ouverture, tisse la savate aux projections, et frappe comme un verdict.

 

  • Lutte parisienne : Un art brutal des ruelles et des cabarets, une lutte d’opportunité fusionnée à la savate. Un combattant pouvait briser une garde d’un coup de botte au tibia, puis enchaîner avec une projection ou une clé, exploitant chaque faille avec une fluidité féroce. C’était la lutte des survivants, celle du combat où la victoire primait sur l’élégance.

  • Lutte à main plate : Une forme codifiée, prisée dans les foires rurales et les fêtes villageoises, conçue pour ne pas blesser les pratiquants. Les lutteurs saisissaient la partie hautes du corps, évitant les torsions ou les coups. L’objectif était de déséquilibrer ou de faire tomber, un défi d’adresse et de ruse où la force brute s’alliait à la technique.

  • Lutte pédagogique : Développée au XIXe siècle dans les gymnases et les casernes, cette version institutionnalisée visait à former les corps sans les briser. Utilisée dans l’éducation physique et l’entraînement militaire, elle enseignait des prises contrôlées et des projections sécurisées, protégeant les soldats et les élèves des blessures graves tout en forgeant discipline et résilience.

Bien avant L’UFC, la lutte française, appelée lutte libre, lutte parisienne, ou parfois lutte à main plate, n’était pas un sport de salon. C’était un art de foire, de caserne ou de survie, façonné par les pavés, les arènes poussiéreuses et des hommes qui nous apparaissent aujourd’hui comme des géants. Elle se déclinait en plusieurs formes, chacune répondant à un besoin précis, certaines forgées pour la violence, d’autres pour former et préserver les corps :

Ces formes moins agressives, lutte à main plate et lutte pédagogique, furent délibérément conçues pour limiter les risques. Dans les foires, où les combats attiraient paysans et artisans, blesser un participant pouvait ruiner une fête ou priver une famille de main-d’œuvre. Dans les casernes, la lutte pédagogique préparait les soldats sans compromettre leur aptitude au combat. Ces pratiques, ancrées dans une logique sociale et militaire, contrastaient avec la sauvagerie de la lutte parisienne.

La France, terre de lutte, a vu des colosses dominer ces arènes. Paul Pons, surnommé « l’Homme Fort », régnait dans les années 1890, attirant des foules en délire. Champion de lutte, il usait de la finesse de la lutte à main plate dans ces défis. SuperFab en parlait justement ! Va voir.

François  le Bordelais, pilier de cette tradition, Raoul le Boucher, avec sa force herculéenne, et Joseph Arpin,  incarnaient eux aussi cette martialité populaire, où l’équilibre, la ruse, et la violence calculée parlaient plus fort que les médailles.

La lutte française, dans toute sa diversité, a été éclipsée par la lutte gréco-romaine (qui était française de surcroit), puis déformée par le spectacle du catch. Mais elle survit, dans les archives jaunies, dans les corps bien dressés, dans les salles où l’on refuse l’oubli. À l’Amicale des Arts Martiaux Français, nous ressuscitons cet héritage. Nous enseignons la lutte à main plate pour l’adresse et la discipline, un art pensé pour préserver les corps tout en forgeant l’esprit. Nous intégrons la lutte parisienne, brute et opportuniste, mêlant savate et projection comme au temps des cabarets. Au Bois d’Oingt, venez apprendre à faire tomber sans un mot, à frapper quand l’instant l’exige, à honorer les colosses d’antan.

 

Épilogue : L’appel du Joyeux Gentilhomme

Cet héritage, c’est le nôtre. Pas un musée, pas un sport. Une science de survie, d’élégance, de vérité. À l’Amicale des Arts Martiaux Français, on ne singe pas l’Orient, on ne copie pas les dojos. On réveille ce que la France a de plus aiguisé.

Au Bois d’Oingt, notre salle est un refuge. Ici, les cannes claquent, les bottes frappent, les lames murmurent, les corps s’empoignent. Ici, on enseigne la savate des rues, la canne des gentilhommes, le bâton des chemins, l’escrime des champs de bataille, la lutte des foires et des rues.

Toi, qui lis ces lignes, veux tu rejoindre l’enquête ? Veux tu saisir une canne, un bâton, une lame, ou terrasser ton adversaire d’un coup savate et d’une prise ? Rejoins l’Amicale des Arts Martiaux Français. Viens à l’esprit martial du joyeux gentilhommes  au Bois d’Oingt. Ensemble, on déterrera ce que d’autres ont voulu oublier.

Parce que la France n’a pas qu’un passé. Elle a des armes. Et elles sont prêtes à parler.

Prenez soin de vous ,

Le Joyeux Gentilhomme

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